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D​é​ch​é​ance Humaine

by Wolran

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1.
Médiocratie 03:29
Prémices d’une ère funeste, Au loin se profilant, Votre anéantissement. La face blafarde du Malin, Se rie de votre inévitable destin. Pour l’heure vous bâtissez une société Sur des fondations parsemées d’inégalité Ce qui fera trébucher l’humanité pendant bien des éternités. Hommes aux immenses richesses, Seuls Détenteurs des droits, Bénéficiaire de la loi. Femme à jamais pécheresse, Obligée de vivre cachée, Survivant en étant dominée. Une caste d’esclave Espérant acheter leur liberté, Vaste écran de fumée Pour maintenir l’ordre de la cité, Eviter toute rébellion, Éradiquer toute tentation. Les fondements de cette médiocratie Sont des fautes qui, à jamais s’expie. Parodie d’égalité, Rêve absurde de liberté, Société à annihiler.
2.
Crasse 04:19
Reclus derrière de hautes murailles, L’Humanité tente en vain d’évoluer, Parquée en de sombres quartiers, Des tas d’immondices obstruent le passage De funèbre venelle. Famine et disette sont le quotidien De citadins oppressés par le clergé, Depuis leur naissance à leur mort insipide Sous le joug du dogme ecclésiastique. Taxés de tous côtés, Torturés puis brûlés en cas d’impiété. La mort s’insinuant dans les corps, S’entassent dans de lugubres ruelles. Décomposition et putréfaction Des cadavres jonchant le pavé, La punition divine a fini par arriver. (Et Genus Humanum se delebit ipsum) D’innombrables années sont encore nécessaires Pour qu’un jour l’Homme puisse espérer, Des entraves spirituelles s’émanciper, De toute sorte de maux : s’acquitter.
3.
Bétail I 04:27
Un songe façonné au sein d’un cerveau névrosé. S’incarne au port d’un abyme d’indécence. Titanesque trois-mâts dirigé par les rebuts de l’Humanité. Hissant, insouciants, les voiles noires de la déchéance. Des escales auréolées de sang, Un abcès de solitude et de tourment. Raflés, aliénés, privés de toute dignité, Pourrissants dans la cale d’un négrier. La pâleur de la lune, Se reflétant dans l’écume ; Tandis que le vent disperse une à une, Les poussières de dignité, Égarées sur un océan de lâcheté.
4.
Bétail II 03:59
Ceci est un pacte assurant l’expiation Des marchands de bétail humain et leurs actions. Ceci est la négation de votre absolution, Un pamphlet rédigé pour flageller vos obsessions. Une résolution à souiller la mémoire de vos noms La recherche inconditionnelle de votre humiliation. Malgré votre décadence, Et ce dépit d’intelligence, Ces misérables existences, Je statue en silence Votre exécution au pied du mur de mon indifférence.
5.
1712 03:05
Dans un nuage de fumée pestilentiel, Un sillon de mort trace son chemin, Une voie édifiée des carcasses d’ouvriers, Une voie réservée à leurs meurtriers. Un paysage macabre défile de chaque côté du trait inarrêtable, D’horribles créatures vivant entassées dans leur pauvreté. Esclave de la société, jusqu’à ce que vous dépérissiez. Votre sang servira de sacrifice sur l’autel du Dieu productivité. Gerbes de flammes, émanations de souffre, Tonnerre métallique assourdissant Tel des rats, vivant au fond de leur gouffre, C’est là que reposent vos ossements. De l’autre côté se dévoile une vie d’opulence, de décadence, Des despotes aux pouvoirs illimités disposent d’esclaves rémunérés. Deux réalités se côtoyant, deux mondes littéralement opposés. L’Humanité, en toute insouciance, se précipite vers sa déchéance.
6.
Je suis triste et malade. Peut-être à cause de Vous, Peut-être à cause d'un autre. Peut-être à cause de Vous. Seigneur, la foule pour qui vous fîtes le Sacrifice Est ici, parquée, tassée, comme du bétail, dans les hospices. D'immenses bateaux noirs viennent des horizons Et les débarquent, pêle-mêle, sur les pontons. Il y a des Italiens, des Grecs, des Espagnols, Des Russes, des Bulgares, des Persans, des Mongols. Ce sont des bêtes de cirque qui sautent les méridiens. On leur jette un morceau de viande noire, comme à des chiens. C'est leur bonheur à eux que cette sale pitance. Seigneur, ayez pitié des peuples en souffrance. Seigneur, les humbles femmes qui vous accompagnèrent à Golgotha, Se cachent. Au fond des bouges, sur d'immondes sofas, Elles sont polluées par la misère des hommes. Des chiens leur ont rongé les os, et dans le rhum. Elles cachent leur vice endurci qui s'écaille. Seigneur, quand une de ces femmes me parle, je défaille. Je voudrais être vous pour aimer les prostituées. Seigneur, ayez pitié des prostituées. La rue est dans la nuit comme une déchirure, Pleine d'or et de sang, de feu et d'épluchures. Ceux que vous avez chassé du temple avec votre fouet, Flagellent les passants d'une poignée de méfaits. L'Étoile qui disparut alors du tabernacle, Brûle sur les murs dans la lumière crue des spectacles. Seigneur, la Banque illuminée est comme un coffre-fort, Où s'est coagulé le Sang de votre mort. Les rues se font désertes et deviennent plus noires. Je chancelle comme un homme ivre sur les trottoirs. L'aube tarde à venir, et dans le bouge étroit Des ombres crucifiées agonisent aux parois. C'est comme un Golgotha de nuit dans un miroir Que l'on voit trembloter en rouge sur du noir. La fumée, sous la lampe, est comme un linge déteint Qui tourne, entortillé, tout autour de vos reins. Par au-dessus, la lampe pâle est suspendue, Comme à votre tête, triste et morte et exsangue. Seigneur, l'aube a glissé froide comme un suaire Et a mis tout à nu les gratte-ciel dans les airs. Déjà un bruit immense retenti sur la ville. Déjà les trains bondissent, grondent et défilent. La cité tremble. Des cris, du feu et des fumées, Des sirènes à vapeur rauquent comme des huées. Seigneur, je rentre fatigué, seul et très morne... Ma chambre est nue comme un tombeau... Seigneur, je suis tout seul et j'ai la fièvre... Mon lit est froid comme un cercueil... Blaise Cendrars, Les Pâques à New York
7.
La nuit est sans étoiles, Le jour est dénué d’âme, La vie s’écoule du métro au caniveau, Et d’immondes rats pataugent dans ces eaux. Bitumé, aseptisé, gentrifié, Une vision concrète de nos cités. Répressions à chaque occasion, Oppression sans culpabilisation, Voici les fils de Dieu au sommet de leur évolution. De risibles pantins, S’étouffant dans leurs liens, Silencieusement se voilent leurs destins, Et s’immolent dans leur funèbre quotidien. Échec et ruine…
8.
Avançant, couvert d’un voile ténébreux, Aberration d’acier à l’aspect monstrueux, Rongeant la carcasse du charnier de Dieux. Ses crocs dressés vers le néant, Assombrissent la clarté d’un ciel décrépit. Et la peste ayant façonnée cette infamie, Survit dans les limbes de son infecte machinerie. Des cendres émergeront, Les graines de l’expiation. Devant Babylone dans son éclat crépusculaire, L’Humanité périra face contre Terre. Devant Babylone dans son éclat crépusculaire, L’Humanité périra dans sa misère. Ta chute depuis longtemps prédit, Est enfin arrivée aujourd’hui. Un tas d’immondices vautrés dans leur fange, Depuis leur rencontre avec les anges. Un carnage, une purification, Enfin la libération. Un carnage, une purification, Une ode à la destruction. Un carnage, une purification, Déchéance et annihilation.
9.
Sintayehu 01:35

credits

released March 24, 2019

Composed and recorded by Wolran.

Mixed by Hugo Fouassier (Krōdha) in Angers, France.

Masterized by Benoît Courribet (Cylens Mastering) in Jaux, France.

Artwork by Pascal Avrillon and Bābil.

Sound Design Didier Cornu and Bābil.

Clarinet (Sintayehu) by Adeline Mauget.

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all rights reserved

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about

Wolran Beaupréau, France

Bābil - Vocals

Mouton Noir - Bass

Gäshrod - Drums

UnTod - Guitar

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